Sortons des sentiers battus et parlons aujourd’hui jeux de cartes avec le test de Faeria.

Projet kickstarter à l’origine, Faeria est aujourd’hui en cours de finalisation et est d’ores et déjà proposé en early access via steam.

Alors, qu’apporte Faeria de plus par rapport à la dure concurrence qu’oppose Hearthstone, et bientôt Elder Scroll legends ou Fable ? Car il ne suffit de pointer son nez avec un Lore intéressant pour pondre un jeu de cartes passionnant, alléché par une manne de joueurs et un potentiel profit équivalent à celui que génère le titre de Blizzard.

Et force est de constater que sur ce plan, on ne peut pas reprocher grand chose à Faeria.

Fiche Technique de Faeria

  • Support: PC (pour l’instant)
  • Développeur / studio : Abrakam
  • Type: TCG / plateau
  • Date de sortie : Bêta lancée en 2013
  • Prix:  8€ pour l’early access
  • Test effectué sur PC d’après une version fournie par l’éditeur

1/ Background

Contrairement à d’autres acteurs majeurs du marché, Faeria ne s’appuie pas sur un Lore existant mais fait le choix d’un univers propre. Nous nous retrouvons donc incarné en un dieu en affrontant d’autres au travers d’un plateau de jeu et de cartes.

De nombreux éléments sont à rapprocher d’autres TCG bien connus et permettent aux joueurs de ne pas prendre peur devant la nouveauté que propose ce titre. Que ce soit au niveau des couleurs de gemmes utilisées pour la rareté des cartes ou aux noms des différentes capacités, on est en terrain connu, et sur ce point, on pourra peut-être reprocher à faeria son manque d’inventivité.

Les premières heures de jeu seront consacrés au tuto, très pédagogique et bien échelonné qui permet d’appréhender les mécanismes particuliers de Faeria sur lesquels nous reviendrons en profondeur dans le second paragraphe.

Ensuite, pour les joueurs prompts à tryhard et à enchaîner les victoires, le mode combat (classé ou non classé) sera le plus adapté, pour les autres, une campagne solo vous permettra de gagner quelques précieuses cartes et de vous familiariser avec vos decks.

Alors comment joue t’on ? comment gagne t’on ces fameuses cartes ? vous voulez tout savoir, on y va !

2/ Gameplay

A ce niveau là Faeria amène son lot de nouveautés et peut être comparé à un gros mix entre des jeux de plateau classique : Abalone, le Go, etc… et des jeux de cartes à collectionner : Magic, Hearthstone, etc…

En effet, ici le plateau de jeu est un élément prépondérant dont la bonne gestion est indispensable. Toute votre stratégie sera construite par la cohérence entre votre façon d’occuper le plateau et votre deck agressif, contrôle ou midrange.

Faeria

Tâchons d’être précis et concis pour faire un rapide état des lieux des principales mécaniques originales de Faeria :

2.1/ La faeria

Ce sont les petites boules bleues placées aux extrémités du terrain. C’est le mana, nécessaire pour lancer vos sorts ou invoquer vos serviteurs. Contrairement à beaucoup d’autres jeux de cartes, il ne dépend pas des cartes que vous avez dans votre deck mais du placement judicieux de vos serviteurs sur le plateau.

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faeria

En effet, à chaque tour, vous en obtenez automatiquement 3, que vous pouvez étendre à 7 en récoltant les quatre faeria disponibles sur le plateau à condition bien sur d’avoir des serviteurs sur les cases adjacentes vous le permettant.

2.2/ Les terrains

Là encore, vos cartes n’influeront guère sur les terrains que vous pourrez poser, puisque vous avez le choix à chaque tour parmi vos possibilités d’actions de poser deux terrains neutres ou un terrain spécial (au nombre de quatre : lac, montagne, désert et forêt).

Les terrains dans Faeria sont très important car ils vont déterminer le placement de vos serviteurs. Dans la mesure où ceux-ci ne pourront être invoqués initialement que sur un terrain vous appartenant, il est judicieux par exemple de construire des terrains à proximité du héros ennemi pour l’attaquer rapidement, ou adjacent aux sources de Faeria pour en récolter plus. En revanche, vous ne pourrez placer vos terrains que sur les zones inoccupées, adjacentes soit à un de vos terrains soit à un de vos serviteurs qui se serait déplacé.

faeria terrain

Et il intervient donc ici une notion stratégique de blocage, puisque si vous contrôlez les déplacements des serviteurs ennemis et que vous créez une « barrière » avec vos terrains rendant impossible la construction de terrains adverses, vous prenez un avantage certain dans la partie.

Cette notion de placement de terrain est critique et doit jongler sur plusieurs critères :

  • Les « couleurs » de votre deck

Cela déterminera les types et le nombre de terrain spécifique à poser

  • Le coût moyen de pose de vos serviteurs

J’y reviens plus tard

  • stratégie défensive

Privilégiera une construction de terrain proche de votre héro

  • stratégie offensive

Privilégiera une construction de terrain à expansion rapide pour atteindre rapidement le héro adverse

  • Expansion rapide ou construction lente mais solide

Des terrains neutres qui se déploient vite et des petites créatures qui taperont le héro adverse rapidement ou des terrain spécifiques autour de votre héro et de grosses créatures robustes pour le défendre.

Vous l’aurez compris, beaucoup de styles peuvent être adoptés et s’ils sont en cohérence avec votre jeu, ça n’est que mieux !

2.3/ Les serviteurs

Leurs caractéristiques restent assez classique : attaque à gauche, défense à droite et leurs capacités également puisqu’on retrouve pas mal de notions existantes notamment dans Magic (célérité, vol, traversée de terrain, etc…)

Là où la donne change, c’est sur le coût d’invocation. En effet, celui-ci est dépendant d’une part d’un coût en Faeria et d’autre part d’un nombre minimum de terrain spécifique à posséder, ce qui complique les choses obligeant bien souvent à faire des compromis entre expansion et présence sur le terrain.

faeria serv

Une fois posé sur un de vos terrain, vos serviteurs peuvent se déplacer d’une case par tour ou attaquer un ennemi à portée (deux cases maximum).

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A noter un type particulier de « serviteurs » de type structure qui ne peuvent se déplacer mais qui ont des capacités passives intéressantes (création de ressources, dégâts infligés, buff, etc…)

2.4/ Les sorts

On retrouve les classiques : destruction de serviteurs, blast, buff, et certains plus orienté construction, transformation ou destruction de terrain. Je vous avais prévenu, les terrains dans Faeria sont très important !

2.5/ Le plateau

Outre les terrains, le plateau est également très important. Composé de 31 cases hexagonales jouables, il oppose deux héros, le vôtre en bas et l’adversaire en haut.

faeria 4

3/ Bon, on joue maintenant !

Ok, Ok, passons maintenant au vif du sujet en construisant un deck, qui devra respecter un point :

  • Il doit être composé de 30 cartes dans lequel il peut y avoir au maximum trois exemplaires d’une même carte (hors légendaire limité à un seul)

Hormis ce point, vous avez le choix concernant les couleurs, les types de serviteurs, etc…

Bien entendu, chaque couleur a sa « spécialité » ou tout du moins une cohérence dans le set de cartes qui existe (et là, on retrouve également quelques points de comaraison avec Magic) :

  • Le bleu sera plus orienté contrôle
  • Le rouge blast
  • Le vert puissance des créatures
  • Le jaune vol et déplacement

Une fois votre deck créé, je vous le disais en intro, vous aurez le choix de vous confronter aux héros de la campagne solo ou de vous plonger dans le combat.

Personnellement, j’ai opté pour la première solution, le temps de maîtriser les principes vastes et complexes en stratégie de Faeria.

3.1/ Le tour de jeu

Chaque tour de jeu vous permet de :

1/ récolter la Feria en fonction des serviteurs proches des sources

2/ piocher une carte

3/ jouer une action disponible dans la roue des actions à savoir :

poser deux terrains neutres / poser un terrain spécifique / piocher une carte supplémentaire / récolter une Faeria supplémentaire

4/ poser et jouer vos cartes

5/ attaquer ou déplacer vos serviteurs

Le choix des actions à réaliser dans la roue des actions est un facteur très important pour mener à bien votre stratégie qui déterminera votre style de jeu.

faeria roue

3.2/ Le but

Là c’est facile, il suffit de rabaisser les points de vie du héro adverse à 0 !

3.3/ La RNG

La fameuse Random Number Goddess (ou generator c’est selon ^^) est prépondérante dans bon nombre de jeux de carte, à commencer par Hearthstone dans lequel certaines mécaniques sont uniquement basées sur l’aléatoire.

Ici, et c’est tant mieux, ce n’est pas le cas. Mis à part l’ordre des cartes que vous ne contrôlez pas, tous les effets sont contrôlables ou tout du moins n’influe pas une variance disproportionnée. Si vous perdez, ce n’est pas la faute à la RNG mais à votre stratégie et croyez moi c’est moins frustrant !

4/ Le modèle économique

Il se veut plus économique que ses concurrents (et n’hésite pas à comparer d’ailleurs sur son site).

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Plusieurs types d’achat peuvent être envisagés pour le moment du moins, puisque le jeu est toujours en early access :

  • Vous optez pour le bundle à 23€ vous donnant le droit de jouer à Faeria sur PC via Steam et à quelques boosters. A noter que, à l’instar des autres jeux de ce type, les achats de boosters et autres auront lieu in game (via monnaie réelle ou « pièces d’or » gagnées) via des micro transactions.

faeria 6

Cet accès deviendra lors de la sortie officielle du jeu gratuit, pour l’heure, nous n’avons pas d’informations sur la date de diffusion du jeu, seul un encart sur le site officiel nous tease pour septembre :

Capture

  • Vous optez pour le Full Core Set qui vous donnera accès à l’ensemble des cartes existantes pour le moment dans le jeu ! Ce qui veut dire que pour 50€, vous obtenez toutes les cartes, de tous les types et de toutes les raretés, oui oui ! y compris les légendaires. Cela peut paraître cher mais calculez combien ça vous coûterait pour avoir le même résultat dans Hearthstone !

faeria 1

5/ L’avenir

L’avenir est prometteur pour le titre d’Abrakam. Tout d’abord avec une sortie initialement prévue pour l’été 2016, qui devrait grandement étoffer le nombre de joueurs et puis dans un deuxième temps avec l’extension aux terminaux mobiles (smartphones, tablettes,…) qui devrait faire monter une nouvelle fois la population de duelliste de façon exponentielle. On se rappelle de l’effet qu’avait eu cette ouverture pour Hearthstone, qui aujourd’hui peut s’enorgueillir de compter 50 millions de joueurs dans ses rangs.

Attention, pour le moment, nous sommes toujours en phase d’early access et quelques bugs subsistent. Pour ma part, je n’ai eu que quelques problèmes de traduction de cartes, le reste du jeu étant relativement stable. A noter qu’une recherche de partie n’a pas aboutie en plus de 30 sec de recherche, mais n’étant pas significatif, je ne considère pas cela comme un bug mais comme étant lié au manque de joueurs.

faeria 7

Enfin, l’avenir d’un tel jeu ne peut désormais plus se passer du monde influent de l’e-sport et c’est pourquoi Faeria propose d’ores et déjà un ladder compétitif et du broadcast sur twitch, à suivre !

6/ Conclusion

Un jeu de cartes mais pas que. Plus mature qu’ Hearthstone, plus stratégique, plus complexe, moins aléatoire aussi, il puise son contenu à de multiples sources d’inspiration sans les plagier et offre une vision du TCG originale.

Une belle découverte que j’aurais financé si j’étais arrivé à l’époque du kickstarter. Je recommande chaleureusement mais attention, c’est chronophage ET addictif ! Ce jeu vous demandera pas mal d’heures avant de maîtriser les principes inhérent à ses mécaniques. En revanche, tout ce temps ne sera pas perdu, le jeu n’ayant pas encore officiellement ouvert ses portes, ce n’est que de l’avance prise !

faeria 5

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