Après près de trente ans de collaboration entre EA et la FIFA. Electronic Arts sort cette année son premier jeu de la nouvelle lignée baptisé pour l’occasion EA FC 24.
Changer le nom d’un jeu n’a rien d’anodin, une licence prend du temps à se faire connaitre, et peut être un argument de vente par son simple nom, indépendamment de la qualité du titre. Et on parle ici d’une licence qui s’est construite sur plusieurs décennies. Que seraient Call Of Duty, Gran Turismo ou Street Fighter sans leur nom aujourd’hui ?
Depuis 15 ans, EA a assommé la concurrence et se retrouve presque seul sur ce marché aujourd’hui. C’est d’ailleurs ce qui a dû motiver leur choix de ne pas céder aux montants exorbitants réclamés par la FIFA pour le naming du jeu.
Quoiqu’il en soit, nous allons voir dans les lignes qui suivent ce que ce EA FC, premier du nom a de beau à nous proposer.
Fiche du jeu EA FC 24
| Edité par | Electronic Arts | PEGI | 3 |
| Développé par | Electronic Arts | Fourni par l’éditeur | Oui |
| Date de sortie | 29 Septembre 2023 | Testé sur | PS5 |
| Plateformes | Consoles et PC | Style | Sport |
Tout est nouveau, rien n’a changé
Commençons par enlever un doute qui pourrait s’immiscer dans les esprits, le seul contrat qui s’est arrêté est celui avec la FIFA et ne concerne que le nom du jeu, et éventuellement le partenariat officiel lors des coupes du monde que l’instance internationale organise. Les droits d’exploitation des joueurs, ainsi que les contrats avec les différentes ligues reste inchangés. Les maillots sont toujours sous licence, les joueurs également, etc … Seul le nom du jeu a changé.
Et c’est également vrai pour l’aspect technique. Le jeu n’a pas bougé d’un iota par rapport au titre précédent, il tourne toujours avec le moteur Frostbite, certes magnifié par la capture HyperMotionV, mais le moteur du jeu est toujours le même et depuis de nombreuses années. Et j’ai l’impression que les différents ajouts techniques lui font du mal, on commence à se retrouver avec des conduites de balles bizarres, avec un ballon qui donne l’impression de graviter autour du joueur plus qu’en sa possession. Et des sensations de glissades des joueurs régulières. Pour le moment ça tient tout de même, mais je pense qu’on assiste aux derniers titres avec ce moteur qui aura livré de biens belles batailles.
La technologie HyperMotionV apparue l’an dernier s’est vu étoffée cette année. Avec l’implémentation de mouvement réels récupérés sur plus de 180 matchs, et le résultat est réussi, on distingue aisément Haaland,Vini Jr sur le terrain, il en est de même avec les femmes qui se voient attribuer des mouvements et interactions propres à ces dames. Cela représente plusieurs milliers d’animation de course et de mouvement qui sont maintenant interprétées dans le jeu. Ces animations, d’abord visuelles, ont un impact sur le gameplay, puisqu’en fonction des capacités de chaque joueur, ces derniers sont classés dans trois catégories : Les joueurs explosifs (Explosive), les joueurs à course longue (Lenghty) et les joueurs équilibrés (Controlled). Les joueurs explosifs bénéficient d’une accélération marquée au démarrage avant de ralentir, les courses longues démarrent moins vite mais bénéficient d’un bonus de vitesse au fur et à mesure que la course dure, et les joueurs équilibrés n’ont ni bonus, ni malus.
Dans EA FC 24, en plus de ces trois catégories existantes, il existe quatre sous catégories, qui permettent de marquer plus ou moins les effets de courses.
Jouons à EA FC avec style !
Restons un instant dans le gameplay pour évoquer LA nouveauté de ce EA FC 24, car si le jeu est identique en tout point à son grand frère manette en main, une nouveauté majeure est à relever avec l’arrivée des « Play Style ». Opta Sports, société spécialisée dans les statistiques poussées en match et dans le sport en général, à travailler avec EA pour attribuer des capacités spéciales ayant des statistiques hors du commun sur certains aspects du jeu. Ainsi Zidane possède une capacité « OR » lui donnant des attributs largement améliorés pour la protection du ballon, Ronaldo se voit lui attribuer de la capacité « OR » lui permettant de réaliser des accélérations explosives alors qu’un Paolo Maldini verra ses tacles glissés largement améliorés. Ces capacités « OR » sont réservés aux tout meilleurs joueurs du monde et chacun de ces top joueurs ne peut bénéficier que d’une capacité. Ensuite viennent les capacités « ARGENT » qui permettent également d’améliorer certains points de leur jeu mais de manière beaucoup moins marquée, celles-ci sont disponibles sur plus de joueurs et un joueur peut en posséder plusieurs.
Ces ajouts sont bien pensés, et pour une fois bien dosés. Les meilleurs auront un avantage sur un point particulier de leur jeu, mais sans que ça déséquilibre le jeu, étant donné qu’en face, les joueurs auront également des capacités pour les contrer. La bride à une seule capacité « OR » est une excellente chose.
Mesdames, prenez place sur le trône
L’autre nouveauté majeure est l’intégration des femmes dans le mode ultra populaire Ultimate Team. On peut désormais, jouer avec des équipes composées de femme et d’homme sans restriction. On y retrouve donc toutes les femmes licenciées dans les cinq divisions majeures ainsi que les femmes qui ont fait la légende de ce sport.
Elles étaient présentes depuis de nombreuses années dans les jeux FIFA, et il était impossible de faire jouer une équipe féminine contre une équipe masculine, le jeu ne le permettait pas. Et c’est toujours le cas actuellement en mode match amical. Cependant dans Ultimate Team cette barrière n’est plus. Si leur intégration et leur visibilité n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire, je regrette la manière de l’avoir fait. L’écart de niveau entre les hommes et femmes n’est un secret pour personne, et voir des joueuses mieux notées que Haaland ou Mbappé qui sont probablement parmi les meilleurs joueurs du monde interpelle. Si les joueuses avaient été sous notées, personne n’aurait joué avec, et leur intégration aurait été ratée. Pour moi ce n’est pas mieux de les avoir surnotées, elles seront jouées car certaines joueuses vont permettre de faire gagner des matchs, mais le réalisme ne tient plus dès la sortie du jeu, quand nous avions quelques mois de répit devant nous avant que des cartes exotiques viennent déséquilibrer le jeu. Par exemple, Ronaldo, attaquant brésilien, parmi les joueurs les plus puissants physiquement que le football ait connu se voit attribuer 75 points de physique, quand Samantha Kerr, certes parmi les meilleures joueuses au monde, se voit attribuer 85 pour 1m68.
J’aurai personnellement préféré qu’il y ait deux modes Ultimate Team distincts, comme ce fut déjà le cas pour les modes coupe du monde 2014 et 2018. Les joueurs auraient été dans un mode ou l’autre selon leurs affinités. Les notes, qu’elles soient de 50 ou 90 n’auraient gênées personne car relative à la catégorie choisie. Les 5/6 meilleurs joueuses seront utilisées à outrance, et les autres ne verront jamais le carré vert. Selon les trackers Futbin, Ada Hegerbeg, première ballon d’or de l’histoire en 2018, et qui se voit dotée d’un 89 de note, mais avec des caractéristiques qui ne sont pas adaptée à la performance sur EA FC, a disputé cent fois moins de match que Randal Kolo Muani, joueur du PSG. Il y avait moyen de faire bien mieux.
Ultimate team et plus encore
Un dernier mot sur le mode Ultimate Team, avec l’ajout d’un nouveau mode Evolution, il s’agit de défis prédéfinis par le développeur qui permettent de faire évoluer une sélection de joueur selon des critères précis. Par exemple, un défenseur à 65 de vitesse maximum peut se voir attribuer un +15 en vitesse, mais il ne devra pas être noté plus de 80 de général, afin de ne pas rendre les meilleurs défenseurs lents du jeu trop forts. Le nombre de joueur éligibles par défi est impressionnant, et il y aura presque toujours un joueur de son club favori que l’on va pouvoir rendre meilleur. Cela permet de jouer avec des joueurs qui n’ont pas forcément une grande visibilité dans les différents événements créés par EA.
Le mode de jeu Utimate Team se voit enrichi au quotidien. Chaque soir, de nouveaux défis, objectifs, et nouvelles cartes de joueur sont mis en ligne par l’éditeur afin de permettre à tous les joueurs d’avoir une nouvelle raison de jouer chaque jour. La force de Ultimate Team, est qu’il s’adresse à tous les joueurs quel que soit leur niveau, leur disponibilité, leur portefeuille et leur approche du jeu.
Un joueur exclusivement solo y trouvera son compte avec les modes Clash Equipe, Création d’équipe et Moments. Les joueurs qui ne jouent qu’en ligne y trouveront également leur compte, grâce aux modes de division Rivals, Draft et le renommé FUT Champions.
Intéressons-nous pour finir aux autres modes de jeu. On y retrouve les saisons en ligne, Volta et la carrière. La plupart de ces modes sont identiques aux versions précédentes, pas de nouveauté à signaler pour les saisons et le club pro. Pour Volta, la descente aux enfers continue, ce mode étant lié au club pro sur la progression du joueur, on y retrouve dans chaque match en ligne volta des joueurs qui lancent le match, bloquent un joystick pour faire évoluer leur joueur sans jouer, et il n’y a pas de moyen de les signaler donc le mode est tout simplement injouable. Enfin, le mode carrière, offre toujours une gamme très vaste, que l’on ne retrouve pas dans les jeux de sport. Le club pro se voit légèrement revu dans la progression des clubs, avec une division Elite à aller décrocher et un mode Playoff qui va débarquer début novembre.
L’œil du chasseur sur EA FC 24
La chasse aux trophées sur EA FC 24 va demander du temps, de la disponibilité et du talent. Si on retrouve quelques classiques comme marquer un coup franc, réussir une séance de tirs au but sans rater etc … Mais ce n’est pas tout :
- Le mode Volta et le mode carrière sont inchangés par rapport à l’an dernier, il faudra récupérer 50 éléments de personnalisation et monter son avatar au niveau 90 pour Volta et enchainer les saisons pour perfectionner votre staff au niveau expert, ça promet de longues heures de jeu mais aucun problème.
Vient ensuite le mode Ultimate Team, et les choses commencent à se gâter, si on retrouve les classiques comme le trophée des 200 matchs ou celui des défis création d’équipe. On a maintenant le droit au trophée ou il faut atteindre le dernier niveau du pass de saison proposé dans Ultimate Team. Afin de progresser dans les niveaux, il va tout d’abord falloir se montrer assidu avec une connexion quasiment quotidienne, mais aussi être performant en Divisions Rivals, en clash équipe et en UT champions afin de glaner le maximum d’expérience. Généralement, en accomplissant la plupart des objectifs, le niveau maximum est atteint une bonne semaine avant la fin de saison. Mais il ne faut pas chômer !
Puis pour finir, le mode club pro se voit réinventer niveau trophée. Il faudra ici atteindre la division élite club pro, et cela demandera un certain niveau de jeu ainsi que pas mal de temps pour gravir les échelons. Quid des play-offs qui arriveront au mois de novembre et pour lesquels nous n’avons pas encore d’information.
La chasse cette année va demander des qualités et de l’investissement dans tous les modes de jeu. Personne ne les obtiendra naturellement, et cela risque d’être un des FIFA//EA FC les plus rares que l’on ait connu.
