Gotham Knights est un jeu d’action/RPG développé par Warner Bros Montréal. Ce n’est pas la première fois que le studio est confronté au monde du chevalier noir puisqu’ils ont déjà développé Batman Arkham Origins paru en 2013. Un jeu qui a brillé par son casting de vilains impressionnants, malgré qu’il comportait plusieurs défauts.
Plus globalement, cela fait déjà 7 ans que nous n’avions plus eu de jeu à l’effigie de Gotham. Nous allons voir si ce cru 2022 est à la hauteur de ses illustres ainés.
Fiche du jeu Gotham Knights
Edité par | Warner Bros IE | PEGI | 16 |
Développé par | WB Games Montréal | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 21 Octobre 2022 | Testé sur | PS5 |
Plateformes | PS5/Series/PC | Style | Action RPG |
Avant d’entrer dans le vif du sujet. Il est utile de préciser que ce Gotham Knights n’a ni le nom « Arkham », ni les mêmes développeurs que le dernier jeu Batman, il est ainsi entièrement isolé de la trilogie précédente. Nous avions quitté notre héros sur une fin ouverte signifiant la fin de batman tel que nous le connaissions. Dans Gotham Knights nous sommes plutôt sur une histoire parallèle bien plus sombre, où le commissaire Jim Gordon est mort depuis plusieurs années, et qui a pour conséquence d’avoir brisé les liens de la police avec Batman donnant l’image d’un cavalier seul à la fois contre le crime et la police. Ce jeu ne va d’ailleurs pas mettre la lumière sur Batman, mais sur tous ses acolytes. En effet, pour lancer cette histoire, Batman meurt dans un duel contre un vieil ennemi dès la cinématique d’introduction qui d’ailleurs est sublime et lance le jeu de la meilleure des façons au niveau du rythme. C’est une prise de risque à souligner de la part de l’éditeur, Batman est non seulement l’un des super héros les plus appréciés du public, mais c’est également l’un des rares super héros qui a eu le droit à une adaptation en jeu vidéo plus que réussie avec les trois jeux Arkham de Rocksteady ainsi que le Batman Arkham Origins de Warner Bros Montréal.





Passé ce moment douloureux, nous découvrons les quatre héros qui vont devoir prendre le relai du chevalier noir pour combattre le crime dans les rues de Gotham, mais aussi pour résoudre la dernière enquête non résolue de Bruce Wayne. Nous pouvons donc choisir entre Batgirl, Nightwing, Redhood et Robin. Chaque personnage possède des caractéristiques différentes, qui permettent d’aborder le jeu selon l’approche désirée par le joueur. Ces personnages prennent alors place dans un repaire nommé le Beffroi, d’où il est possible de s’entrainer, d’améliorer son équipement, suivre les enquêtes en cours et d’interagir avec chacun des personnages. C’est une zone franchement réussie, où y règne une vraie vie. Cependant, l’intérêt d’avoir quatre personnages s’arrête brutalement ici. En effet, dès lors que nous avons sélectionné notre héros, nous pourrons aller au bout du jeu, quelles que soient ses particularités. Il n’y a aucun moment dans le jeu, où un des autres personnages intervient pour nous porter assistance ou nous faire évoluer dans une mission. Il n’y a pas non plus de mission où il est conseillé tel ou untel personnage pour une approche furtive, ou plus bourrine. De plus, au fur et à mesure que nous apprenons à maitriser notre personnage, il n’y a aucun aspect du jeu qui donne envie de basculer sur un autre personnage, l’expérience, l’inventaire sont communs entre les quatre personnages. Cet opportunité d’avoir quatre personnage avait un potentiel incroyable, d’autant que les personnages sont variés, charismatiques, et parfaitement modélisés. Je trouve leur exploitation plutôt ratée.
Intéressons-nous maintenant à l’histoire. Nous allons durant les dix missions principales que propose le jeu nous aventurer au sein de la cour des hiboux, l’organisation secrète qui gère Gotham dans l’ombre. Cet « ennemi » relativement jeune dans l’histoire de Batman puisqu’il a été introduit il y a une dizaine d’année, commence à être dévoilé dans de plus en plus d’œuvre. Et c’est un plaisir d’évoluer au fil des missions pour en apprendre davantage sur cette organisation qui cultive la puissance et le mystère, et au style très noble et très travaillé. Que ce soit dans les costumes, les masques et tous les lieux où ils établissent demeure. A côté de cette trame principale, il y a trois missions secondaires mettant en scène Harley Quinn, Gueule d’Argile et Mister Freeze. Ces dernières ne comportent que quelques étapes et ne tiennent pas plus d’une heure manette en main. Et il s’agit là de la quasi-totalité des vilains présents dans tout le titre. Le jeu manque cruellement d’ennemis et de combat de boss. On a la sensation en finissant l’histoire (environ 10h de jeu) d’avoir fini l’acte 1 du jeu, et on a tellement envie d’en voir plus… DLC dans les cartons ? à suivre…



Revenons un instant sur l’aspect technique du jeu, et la polémique survenue quelques jours avant la sortie du jeu sur la bride à 30 fps. Il est vrai que quelques mois avant la sortie, nous avions eu la confirmation que le jeu ne sortirait que sur consoles Next Gen et PC, laissant à quai la PS4 et Xbox One. On était en droit de penser que nous allions passer sur un véritable jeu next gen, deux ans après la sortie de ces consoles. Et ce n’est pas le cas. Le jeu est techniquement comparable à la moyenne de ce qui se faisait sur la PS4 jusqu’en 2020. Il reste cependant agréable à jouer, la map sur laquelle nous évoluons est la plus grande réalisation que nous avons eue de Gotham, bien qu’elle ne montre finalement assez peu de vie. Le jeu n’est pas aussi nerveux par exemple qu’un spiderman et les rotations de caméras sont moins rapides, ce qui rend le 30 fps parfaitement jouable. J’ai d’ailleurs pour habitude lorsque j’ai le choix de prendre systématiquement le mode performance. Si je n’avais pas eu l’information du 30 fps, je n’y aurai pas prêté attention. On note quand même que le jeu souffre de chute de framerate assez lourde lorsque des éclairages ou de l’affichage de l’eau en abondance sont présents. Le peu de vie dans les rues et d’ennemi en simultané sont probablement un choix de développement pour stabiliser le jeu.



Pour finir avec la présentation de Gotham Knights, parlons un peu du gameplay. Le jeu est comme mentionné plus haut un jeu d’action/RPG. Et la partie RPG est développée de la façon suivante : notre personnage évolue au fur et à mesure en montant des niveaux qui vont permettre d’accéder à de nouveaux quartiers de la ville. Pour chacune de ces zones, un niveau recommandé est spécifié. Jusqu’ici rien de bien novateur. Cependant, une fois que le niveau d’un ennemi est dépassé, le niveau de celui-ci va suivre celui de votre héros. Ce concept est plutôt intéressant, puisque durant la phase d’évolution du personnage, des zones vont se débloquer au fur et à mesure que les niveaux sont atteints. Et les zones de démarrage resteront jouables normalement puisque les ennemis resteront d’un niveau équivalent au joueur. Cela évite de s’ennuyer en affrontant des ennemis qui auraient été mis à terre en un seul coup à la fin du jeu. Achever des missions secondaires permet d’obtenir des points de compétence qui permettront à leur tour d’enrichir des arbres de compétence. La gestion de ceux-ci est très simple et intuitive. L’équipement est lui aussi indexé sur le niveau du joueur, en plus des armes et armures ramassées en jeu. Un établi pour confectionner de nouveaux équipements est disponible dans le Beffroi. On sent d’ailleurs que chaque passage dans ce repaire après une mission offre un sacré gap de puissance au personnage, et réduit d’ailleurs l’intérêt du loot. Les objets à créer demande des centaines de matériaux de chaque type, et l’on dispose naturellement et sans chercher à les obtenir de milliers de composants sur nous. Le mécanisme d’évolution est très automatique, nous partons en mission, montons deux ou trois niveaux, retournons au beffroi créer toutes les armes et armures disponibles pour le niveau, puis nous repartons en mission et recommençons ce cycle jusqu’à la fin du jeu. On sent que quelque chose a voulu être mis en place, mais la gestion des objets, des bonus est bizarre. Chaque nouveau niveau va balayer l’équipement reçu le niveau d’avant et ainsi de suite.




Parlons quand même des combats, et ceux-ci sont franchement réussis, ils sont dynamiques, jolis, chaque héros dispose de »super compétences » pour venir à bout des ennemis. Ces dernières sont soumises à des jauges de recharge, mais leur effet est visuellement réussi, et leur effet destructeur, elles permettent de venir à bout des ennemis assez facilement et rapidement. Des dégâts élémentaires font leur apparition au fil du jeu, en plus de l’aspect visuel très cool, ceux-ci ont un réel intérêt dans la gestion des combats avec des dégâts terribles en fonction des ennemis rencontrés. Le système de combat est très accessible et est fait pour que tout le monde puisse évoluer assez facilement dans le jeu. Il n’y a pas de gestion des combos comme nous avions pu le connaitre dans les anciens jeux Batman. Les puristes s’ennuieront, les autres s’amuseront … A noter que dans le jeu, en plus des combats, des séquences en moto, d’enquêtes sont présentes dans le jeu, mais sous exploitées et n’apportent rien d’intéressant, j’aurai la aussi, aimé en voir plus.
L’œil du chasseur sur Gotham Knights
La chasse aux trophées dans Gotham Knights vous réclamera de terminer le jeu à 100 % en complétant toutes les quêtes annexes du jeu ainsi qu’en ramassant tous les collectibles possibles. L’ensemble des trophées peut être obtenu dans la difficulté de son choix. Aucun trophée n’étant liée à celle-ci.
En passant chaque quartier du jeu au peigne fin pour les collectibles, vous aurez l’occasion d’éradiquer le crime. Et il va falloir en combattre un paquet, puisqu’il est demandé d’empêcher 250 crimes.
A noter aussi qu’il faudra faire progresser votre Bat-family au niveau 40 et il faudra passer par le new game + pour atteindre ce niveau, le niveau maximum pouvant être atteint étant de 30 dans la première partie.
Contrairement aux jeux Arkham, cette collecte se révèle plutôt tranquille, et même assez courte puisque une trentaine d’heures suffiront pour en venir à bout.